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Cabale des anciens dignitaires : après les déchéances de nationalité, vers des mandats d’arrêt internationaux ?

Ouhoumoudou HassoumiCabale des anciens dignitaires à l’extérieur : Après les déchéances de nationalité, les Nigériens attendent les mandats d’arrêt internationaux
Depuis les évènements du 26 juillet 2023, d’anciens dignitaires du régime déchu sont au four et au moulin, s’acoquinant avec le diable pour tenter, par tous les moyens possibles, d’obtenir une agression armée du Niger ; une agression armée du type de celle qui a détruit la Libye et au bout de laquelle ils espèrent, cerise sur le gâteau, retrouver les ors de la République qu’ils ont saignée à volonté durant 13 ans. De Paris à Abidjan en passant par Abuja, l’axe du mal, ils ont écumé, acharnés qu’ils sont pour parvenir à leurs fins. Ouhoumoudou Mahamadou et Hassoumi Massoudou en tête, leurs sorties médiatiques, sur les plateaux de télévision occidentaux et/ou sur les réseaux sociaux, les anciens dignitaires en fuite, ne démordent pas, s’agitant au point où les autorités nigériennes ont dû prendre la sanction sévère de retirer à certains d’entre eux la nationalité. Mais, la mesure a beau être sévère, elle n’a pas suffi à émousser l’ardeur machiavélique de ces individus devenus le bras séculier d’une certaine France décadente. C’est pourquoi, de plus en plus des voix s’élèvent pour réclamer des autorités du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (Cnsp) des mesures plus appropriées contre les apatrides. C’est tout de même, du moins pour les ténors, des individus impliqués dans de graves dossiers de malversations financières. D’où l’attente forte qui s’exprime ici et là pour voir le Cnsp lancer des mandats d’arrêt contre tous ceux qui ont fui le Niger et qui ont prêté le flanc, soit à une attaque armée, soit à l’étouffement financier et alimentaire du Niger.

Le premier nommé, Ouhoumoudou Mahamadou, qui a déclaré sur France 24 que le Niger ne tiendra pas deux semaines face aux sanctions iniques décidées par la Cedeao pour servir les desseins macabres de la même France, serait impliqué dans des dossiers sulfureux. Le plus récent, l’affaire Ibou Karadjé, n’a jamais été jugée. Pourtant, de 2017 à 2020, ladite affaire a coûté à l’Etat la bagatelle somme de huit milliards 223 millions de francs CFA soutirés des caisses du Trésor par des voies frauduleuses et partagés entre commanditaires, auteurs et complices.

L’affaire Ibou Karadjé, c’est l’histoire qui s’est construite autour de ce jeune homme d’à peine une trentaine d’années, manipulé et utilisé par un réseau d’hommes et de femmes mafieux qui travaillaient de concert pour soutirer des milliards au Trésor public qu’ils se partageaient. Un gangstérisme qui s’est perpétué sur des années, impliquant diverses personnalités qui ont abusé des pouvoirs afférents à leurs fonctions pour gruger l’État. Des noms d’illustres personnalités ont circulé dans la presse et sur les réseaux sociaux comme étant celles qu’Ibou Karadjé a citées dans sa déposition à la Police judiciaire : le Premier ministre de l’époque, Ouhoumoudou Mahamadou, l’ancien ministre délégué au Budget, Ahmet Djidoud, l’ex-première dame, Malika Issoufou, l’ancien payeur général, etc.

Formellement cité dans le dossier Ibou Karadjé, l’ancien directeur de Cabinet de Bazoum Mohamed, en tant qu’ordonnateur des crédits, et éventuellement ses adjoints, ordonnait les dépenses de la présidence. Ouhoumoudou Mahamadou ne peut ni ignorer les montants soutirés, ni les prétendus motifs qui y sont liés, encore moins le caractère fantaisiste de certaines des dépenses incriminées. Pourtant, lui et/ou l’un de ses adjoints ont régulièrement ordonné l’exécution de dépenses que tout, à l’exception d’une volonté de tricher, commande d’arrêter. Pire, selon des sources policières très proches de l’enquête judiciaire, l’ordonnateur des crédits qu’était Ouhoumoudou n’a jamais procédé aux régularisations des paiements par anticipation sans ordonnancement préalable, malgré par ailleurs les lettres adressées à cet effet par le Trésor public. Un manquement très grave pour un gestionnaire.

Le Second, Hassoumi Massaoudou, est connu des Nigériens pour avoir été le maître d’oeuvre des scandales financiers de l’uraniumgate et de l’achat de l’avion présidentiel, entre autres. S’il est, lui, frappé par la déchéance de nationalité, il n’a rien perdu de sa superbe, confirmant sa réputation de dur à cuire. Ni l’un ni l’autre n’ont jusqu’ici été formellement inculpés de malversations et/ou de complicité de malversations. Ce sont pourtant des récidivistes puisqu’Ouhoumoudou a été le tout premier membre du gouvernement d’Issoufou Mahamadou en 2013 à être cité dans une affaire de marché public octroyé à un député. Une violation de la Constitution de la 7e République. Laboukoye (Le Courrier)